1. Ne pas attendre de "diagnostic"
Souvent quand son enfant ne va pas bien, on cherche le "pourquoi" et nos amis internet et réseaux sociaux vont nous donner tout un tas de réponses ! Les parents peuvent alors consulter avec une hypothèse diagnostic qu'ils souhaitent valider. Le diagnostic est un grand mot qui nécessite plusieurs praticiens, des échanges, des tests,... et est l'apanage des médecins. Le psychologue peut être un maillon de la chaîne dans un diagnostic. Il peut avoir des hypothèses diagnostic qu'il prendra le temps d'élaborer et de confronter à la réalité de l'enfant. Le psychologue évitera de lancer un processus de diagnostic hâtif afin de respecter le temps psychique de l'enfant et de sa famille. On sait qu'une étiquette diagnostic peut être délétère pour l'enfant et le lien parents-enfant. Pas de panique, un travail psychologique est tout à fait possible sans poser un diagnostic. Le psychologue pourra alors plutôt poser des hypothèses de fonctionnement psychique, déterminer les angoisses et les mécanismes de défenses à l'œuvre, et travailler avec l'enfant et sa famille sur cette base.
2. Etre patient : ne pas attendre de miracle
La psychothérapie est un cheminement qui peut être long. J'utilise souvent l'exemple d'une pelote de laine toute emmêlée : on en tire des fils et parfois le nœud semble de pire en pire avant de trouver la bonne façon de démêler tout ça et de pouvoir reprendre un joli tricot. La thérapie c'est la même chose. L'idée ce n'est pas de tirer sur les fils comme un buffle ce qui renforcerait le nœud, ni de couper dans les fils violemment. On démêle tranquillement. C'est parfois fastidieux, mais quel émerveillement pour l'enfant et sa famille quand enfin on trouve le bon moyen d'évoluer.
3. S'attendre à être sollicité
Un enfant ça n'existe pas seul. L'enfant est pris dans un fonctionnement familial et des relations intra-familiales. On ne dépose donc pas l'enfant chez le psy comme un paquet, pour venir le récupérer à la fin du rdv en espérant que la magie ait opéré. Le parent sera invité à être partie prenante du suivi : il sera rencontré régulièrement, sera amené à penser son enfant, à travailler sur sa parentalité...etc. Et, même lors des rdv où il n'est pas rencontré, le parent porte le suivi de l'enfant : c'est-à-dire qu'au-delà de le véhiculer, il investit cet espace pour que son enfant puisse aussi l'investir et y travailler.
4. S'attendre à des évolutions et des régressions
L'enfant est un sujet en développement et le développement n'est pas linéaire. L'enfant qui se développe et qui, en plus, travaille en psychothérapie, fait aussi face à cette règle d'une évolution pas toujours linéaire. Il pourra donc y avoir des régressions au cours du suivi. De plus, il est parfois nécessaire pour l'enfant de régresser avant d'évoluer. Face à ces régressions, il peut être tentant pour le parent d'arrêter la thérapie car "ça ne marche pas, c'est même pire qu'avant" alors que la régression peut être temporaire et être annonciatrice de jours meilleurs.
5. S'attendre au secret professionnel
Le psy n'est pas un enquêteur que vous embauchez pour connaître les pensées et secrets de votre enfant. Le cadre de la psychothérapie est celui du secret professionnel : ce que l'enfant dit dans l'espace thérapeutique reste dans cet espace. S'il souhaite en parler avec son parent, c'est son choix, mais le psy ne fera pas de compte-rendu des séances. Il ne répondra pas à "mon enfant vous a parlé de....?", ni aux injonctions du type "ce serait bien de lui parler de ...". Par contre, le psy pourra aborder avec les parents certains points qui lui semblent essentiels, avec l'accord de l'enfant. Le secret professionnel n'est levé qu'en cas de danger pour l'enfant. Et il est possible de parler du fonctionnement de l'enfant sans trahir aucunement le secret professionnel. Le thérapeute ne vous dira pas le fond mais pourra vous expliquer la forme afin de vous impliquer pleinement le travail thérapeutique.