3ème et dernière partie sur un accompagnement idéal à la parentalité : l'accompagnement psychologique. Voici les points que je développerais :
recours possible à un psychologue gratuitement dès la projet de grossesse : l'histoire d'une famille et d'un enfant ne débutent pas le jour de la naissance mais bien en amont, dès le projet de grossesse. Pour certains parents, ce projet est semé d'embuches et aura des répercussions profondes sur le vécu de la grossesse et sur les parents qu'ils seront. Aussi, il semblerait tout à fait normal que les futurs parents puissent faire appel à un psychologue dès le projet de grossesse s'ils en ressentent le besoin.
un psychologue parentalité identifié du début du projet de grossesse jusqu'aux 3ans de l'enfant (psychologue PMI) : Il serait important que les psychologues PMI soient plus nombreux afin de pouvoir être sollicités par tous les parents dès qu'ils en ressentent le besoin. Actuellement, les psychologues PMI ont de nombreuses missions et ne sont présentés qu'aux familles les plus en difficultés ou à risque. Ma proposition est de démocratiser l'accès au psychologue de PMI pour toutes les familles.
rencontre avec le psychologue pour chacun des parents en individuel et pour le couple au moins 2 fois au cours de la grossesse : les remaniements psychologiques qui font que l'on devient parent et que le couple conjugal devient un couple parental ont lieu dès la grossesse. Il me semble alors essentiel de prendre en charge les parents dès ce moment-là, d'identifier leurs possibles fragilités liées à leur histoire, leur parcours de vie ou leur situation actuelle. Cela pourrait permettre un travail en amont de la naissance sur les projections parentales, mais aussi sur les représentations de leur rôle parental.
débriefing de l'accouchement pour chacun des parents : je l'avais déjà développé dans la 2ème partie, j'insiste ici sur un débriefing à froid, quelques semaines ou mois après la naissance sur l'accouchement pour chacun des parents. L'occasion de revenir sur les émotions ressentis lors de la naissance et des premiers jours à la maternité, sur le vécu à postériori de l'accouchement, et d'entreprendre un travail d'élaboration dans le cas des accouchements particulièrement traumatiques.
rencontre avec le psychologue parentalité au moins une fois par trimestre de 0 aux 3ans de l'enfant : dernier point et pas des moindres. Je crois profondément que les parents ont besoin d'un accompagnement régulier dans les premières années de la vie de leur enfant. Et peut-être encore besoin occasionnellement par la suite, mais sûrement que le plus gros sera lancé. Cette proposition c'est une vraie proposition de prévention pour tous. Prévention du mal-être parental, du burn-out parental, des violences intra-familiales d'une part. Prévention des troubles de l'attachement, des difficultés du lien parents/enfant d'autre part. Mais aussi favoriser le diagnostic précoce de troubles particuliers chez l'enfant. Bref, c'est, d'après moi, la meilleure façon de faire de la prévention et de désengorger les services psychiatriques et médico-sociaux. Ca signifie remettre au coeur des préoccupations l'affectif, la relation, les émotions, l'éducation ; plutôt que de se centrer sur le comportement, le neurologique, les troubles et les rééducations. C'est donner la place principale aux parents : c'est accompagner leur parentalité sans la leur dicter.