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Accompagner la parentalité avant la naissance

Suite à l'article où j'expliquais en quoi un accompagnement à la parentalité me semblait être absolument nécessaire, j'ai voulu aller plus loin et imaginer à quoi pourrait ressembler cet "accompagnement idéal" à mon sens. Je développerai en 3 parties : accompagnement à la parentalité avant la naissance, accompagnement à la parentalité après la naissance et accompagner psychologiquement la parentalité.

 

Première partie donc, sur l'accompagnement à la parentalité avant la naissance. Pour moi, il s'agirait de développer 4 stratégies d'accompagnement :

- favoriser une préparation à la parentalité plutôt qu'à l'accouchement. Effectivement, la présentation de la préparation à l'accouchement laisse penser qu'une fois que l'enfant est né, le plus dur est fait. Pourtant ce n'est que le début de l'aventure et c'est le grand saut dans l'inconnu. Je me souviens que pour ma prépa à l'accouchement, j'ai eu 9 séances sur l'accouchement et une sur les soins au bébé. Il me semblerait opportun de passer moins de temps sur l'accouchement et de favoriser une préparation à la parentalité avec différents axes : les soins corporels et le portage du bébé, l'alimentation et le sommeil du nourrisson, le post-partum pour la maman, la vie de couple avec un bébé, la vie de famille avec l'arrivée d'un 2ème, 3ème ou 10ème ! Avec d'une part des éléments très pratiques et d'autre part, lancer des pistes de réflexion pour que chacun des parents puissent se préparer au mieux à l'après.

 

- Avoir des professionnels ressources clairement identifiés. Oui, il est dit aux familles "n'hésitez pas à appeler la maternité ou la PMI en cas de besoin". Mais en réalité, combien de parents osent réellement le faire ? Ma proposition c'est d'avoir un contact bien établi avec une personne ressource qui pourra être rencontrée plusieurs fois au cours de la grossesse et qui deviendra la personne vers qui se tourner en cas de questions (au cours de la grossesse ou une fois le bébé né). Ce professionnel référent de la famille pourrait soit répondre directement à la famille si c'est de son ressort, soit réorienter la famille en fonction des questionnements (puéricultrice, conseillère en lactation, sage-femme, psychologue, pédiatre...). C'est actuellement le rôle de la PMI, mais qui manque de moyens pour proposer quelque chose de suffisamment intensif à toutes les familles afinque le lien soit créé et que les parents interpellent spontanément ces professionnels.

 

- Identifier les points de fragilité des parents au cours de la grossesse : j'y reviendrai plus longuement dans la partie sur l'accompagnement psychologique à la parentalité, mais pour donner quelques pistes ici, il s'agirait d'élaborer avec chacun des parents et avec le couple sur la façon dont ils se projettent dans leur parentalité. Il s'agirait aussi d'être attentif aux phénomènes de remaniement psychique et de réminiscences de l'enfance pour chacun des parents dont on sait qu'ils peuvent impacter le bien-être psychologique des parents et le lien parents/enfant.

 

- Créer des groupes de parents : il m'apparait assez clairement que la difficulté majeure des parents aujourd'hui c'est leur solitude dans la parentalité. Il y a moins de ressources sociales qu'il y a 50ans en arrière. Les parents se tournent vers les réseaux sociaux pour trouver des réponses ou s'inscrire dans des groupes. Pourtant, je crois que rien ne remplace le lien réel. On pourrait alors imaginer des petits groupes de parents ayant un terme proche, qui se retrouveraient de façon régulière au cours de la grossesse et lors des premiers mois pour se rencontrer, échanger, se questionner, réfléchir ensemble sur les problématiques qu'ils rencontrent, se donner des conseils, se soutenir... etc.

 

"Tout un programme" me direz-vous. Alors oui, ça demande d'y mettre de l'argent. Mais je parie que ce serait moins d'argent à mettre dans les dépressions du post-partum, moins d'argent en pédopsychiatrie, moins d'argent sur la santé en générale (car un parent qui va mal voit sa santé se détériorer). Ce serait aussi probablement moins de divorces. Et ce serait sans doute une détection et donc une prise en charge plus précoces des difficultés de l'enfant et/ou de ses parents.

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